The Kingdom
L'Hôpital et ses fantômes
Dans le département de neurochirurgie du Rigshospitalet de Copenhague, on suit des membres de l'équipe médicale qui découvrent un monde surnaturel.
Terminée | Danoise, BE, DK, SE | 68 minutes |
Drame, Fantastique, Comedy, Drama, Horror, Mystere, Comédie | DR1, Arte, Viaplay | 1994 |
0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable
3.01 - Épisode 1
Halmar
A mysterious voice calls upon the sleep walker, Karen, during a nightmare. The Kingdom is in need of her assistance, and at the hospital, she finds an ally in the porter, Bulder.
Diffusion originale : 09 octobre 2022
Diffusion française :
09 octobre 2022
Réalisat.eur.rice.s :
Scénariste.s :
Guest.s :
Dans les années 90, après la claque Twin Peaks, l’ado que j’étais, était à la recherche d’une nouvelle série qui sortait du tout-venant et je m’engouffrais avec délectation dans les couloirs hantés du Kingdom de Lars Van Trier pour une aventure télévisuelle forte, mélangeant frisson et rires (la saison 2 est une vraie comédie macabre). A l’époque, il y aurait dû avoir une saison 3, mais le décès des deux acteurs/actrices principaux (Helmer et Drusse) avait mis au projet. C’est donc avec une vibrante curiosité que je me lance dans cette saison 3, « vingt-cinq plus tard », mais aussi un brin de crainte, tant LVT s’est bien perdu depuis quelques années, notamment en provocations puériles et accusation d’harcèlement. Artistiquement aussi, les années de grâce sont derrière lui.
Cette saison 3 part déjà d’un postulat étrange et perturbant, une mise en abyme étonnante : Dans Exodus, l’Hôpital et ses Fantômes est une série qu’on regarde en DVD, une fiction qui a pris comme décors un véritable hôpital, le Riget et que les personnages de la série connaissent, certains sont même frustrés par la fin abrupte de la saison 2. Néanmoins, une fois que Karen entre dans l’hôpital, les couleurs sépia reviennent et on y retrouve des personnages des premières saisons. Bref, c’est un mix de réalité et de fiction, dont il est difficile de dire si c’est une bonne idée méta ou une volonté un peu facile de perdre le spectateur, sans trop se fouler, empruntant les mondes parallèles à la Lynch (le final de la saison 3 ?).
Ensuite, ce qui m’a gêné, est cette saison 3 prend l’allure à la fois d’un remake déguisé de la première saison, mais aussi semble être une suite à la Trainspotting 2, soit un sequel dont on a l’impression que l’unique but est de faire du fan-service, en faisant constamment référence à l’œuvre passé comme pour dire « souvenez-vous comment c’était trop bien ». Je ne suis pas fan de ce genre de procédé, car si on est là, à regarder cette suite, c’est que, oui, on a adoré le premier film ou les premières saisons, pas la peine de nous le rappeler toutes les dix minutes et surtout qu’on veut voir de la nouveauté, pas des clins d’œil incessants au passé. Ainsi dans Exodus, on retrouve un médecin suédois prétentieux et raciste venu dans un établissement danois contre son gré, (en plus c’est carrément le fils de Helmer !), tandis qu’une vielle dame un peu voyante, en tout cas déterminée, s’associe avec un nouveau Bulder, qui a exactement le physique du premier (entendez qu’il a la quarantaine bien tapée, est gros avec une barbe), les deux nous rejouant le duo Madame Drousse et Bulder d’il y a 25 ans. Enfin, on retrouve dans les cuisines, un handicapé, ce coup-ci, associé à un robot (!?) qui commentent ce qui se passe, comme le faisait les deux personnes atteintes de trisomie dans les première saisons, moments que je trouvais déjà à l’époque, inutiles, mais surtout malaisants dans l’idée (comme si LVT en voulant rajouter de l’étrange était arrivé à la conclusion que quoi de plus bizarre que des mongoliens qui discutent d’évènements qu’ils ne voient pas, en faisant la vaisselle ?). Donc du déjà vu, cette saison 3 semble reprendre la trame narrative des premières saisons, ce qui n’est pas ce que j’espérais, j’aurai préféré de l’inédit, plutôt qu’une redite.
Sinon, sur la forme, l’épisode est assez pénible, il est lent et manque de rythme, mais je me rappelle très bien que le pilote de la première saison souffrait des mêmes maux, alors que c’était juste une habile construction d’un puzzle où l’on prenait bien son temps de poser les bases de ce qui allait être bousculer par la suite. En tout cas, ce premier saison est vraiment à réserver aux fanatiques de la série mère, les autres risquent de salement s’ennuyer.
Pour terminer, comme dans les premières saisons, LVT intervient dans le générique, mais uniquement en voix-off, ne voulant pas se montrer, car ayant trop subi les ravages du temps (toujours ce mélange de mégalomanie et de victimisation) et comme pour les premières saisons, je pense qu’on peut s’en passer.
Ultime point : j’ai été un peu embêté par le message passé lors du conseil des médecins, où l’on va chercher les aides-soignants noirs à qui on file une blouse, pour une meilleure représentativité et où on met en place un programme pour dégenrer les patients. Est-ce une volonté un peu maladroite de suivre l’ère du temps ou une moquerie de l’esprit « woke » ? Connaissant le tempérament assez rétrograde de LVT, je crains que ce soit la deuxième option.
Bref, pour résumé ce long avis à la Galax, ce retour à la Twin Peaks n’est pour l’instant pas une grande réussite et ne vaut que pour le plaisir nostalgique de retrouver l’atmosphère (et le générique !) de l’Hopital et se Fantômes. Voyons tout de même ce que la suite nous réserve.